Avec les caucus de l’Iowa, la saison électorale s'ouvre aux USA , les élections de la colère ! C'est Cruz qui bat Donald Trump et c'est Bernie Sanders qui talonne Hillary Clinton.
C'est en effet la colère des classes moyenne et populaire qui caractérise l'ouverture des élections américaines. L’exaspération de la classe moyenne et des milieux populaires explique pourquoi des candidats sans aucun espoir à priori , pourraient l’emporter dans le premier Etat à se prononcer dans la course aux investitures démocrate et républicaine pour la présidentielle du 8 novembre.
Elle permet de comprendre pourquoi les favoris de cette course par élimination pourraient bien avoir des surprises.
Parmi les candidats portés par ce sentiment d'exaspération , la présence du sénateur du Texas, Ted Cruz, est emblématique. La colère qu’il prone est celle des ultraconservateurs, religieux, qui sont furieux devant l’impuissance du Parti républicain.
Malgré des triomphes aux élections de mi-mandat de 2010 et de 2014, qui ont donné au Parti républicain le contrôle total du Congrès(Sénat et Chambre des Représentants) il a été incapable de bloquer la réforme du système de santé du président démocrate Barack Obama, d’empêcher la légalisation du mariage homosexuel, ou de supprimer les subventions au planning familial, accusé à tort de se livrer à un commerce illégal de tissus humains . C'est donc Cruz qui vient de battre son rival Donald Trump .
Pour l'heure le candidat de 70 ans Bernie Sanders arrive au coude-à-coude avec la démocrate Hillary Clinton . Et le populiste Donald Trump pourrait bien remporter l'investiture républicaine
source : notre correspondate aux USA
Caucus :
Lors des élections présidentielles américaines, le terme caucus désigne le rassemblement de militants politiques locaux d'un parti pour choisir les délégués qui désigneront le candidat à l'investiture de ce parti dans la course à la présidence lors de la convention fédérale de leur parti. Le système du caucus pour la désignation des délégués n'existe que dans une douzaine d’États des États-Unis. Traditionnellement, le premier à désigner ses délégués par caucus est l'Iowa[3] au début du mois de janvier précédant l'élection (mais le processus est retardé au 1er février, en 2016).
Le caucus se déroule en plusieurs étapes. Les militants locaux, qui exercent une activité à l'échelon d'un bureau de vote, choisissent des délégués qui les représenteront aux réunions organisées à l'échelon du comté. Tous les électeurs d'un bureau de vote sont convoqués à la même heure. Ils se regroupent alors dans le bureau de vote par préférence derrière un capitaine qui soutient officiellement un candidat[3]. Le capitaine essaye alors de convaincre les indécis. Un candidat qui n'obtient pas 15 % des voix dans un bureau est éliminé et ne peut avoir de délégués pour ce bureau[3]. La critique faite à ce système est qu'il n'est pas pleinement démocratique : pas de vote à bulletin secret donc influence et pression possible auprès des électeurs surtout dans une même famille, le nombre de délégués ne correspond pas exactement au nombre de voix obtenues mais est issu d'un calcul particulier tenant compte de la participation[3], l'heure fixe et la courte période pour le rassemblement et le choix excluent les personnes ne pouvant se rendre au bureau de vote à ce moment-là[3]. Pour tenter de pallier ces problèmes, d'autres États votent à bulletin secret ou bien n'imposent pas de barre des 15 %.
Une fois les délégués élus au niveau des bureaux, ces derniers vont se réunir au niveau de chaque comté. Ces réunions permettent à leur tour de désigner des délégués aux conventions de l'État. Ces conventions sélectionnent ensuite les délégués à la convention nationale du parti, laquelle désignera le candidat officiel.
L'objectif du système des caucus est d'indiquer, par le biais du choix des délégués, la préférence des membres du parti dans les États ayant ce mode de désignation. Ainsi, la désignation du candidat national à la présidence s'exprime au niveau des bureaux de vote dans le processus de campagne. Par ailleurs, pour défavoriser les États qui, par exemple, ont devancé la date de leur caucus en 2008, leurs représentants à la convention fédérale ne seront pas pris en compte.
Les détracteurs du système du caucus eux reprochent principalement :
- le fait que les premiers États en lice ne sont pas représentatifs au niveau social ou racial de l'ensemble de la population fédérale ;
- le caractère peu représentatif des caucus. Vu l'effort en temps requis, moins de 10 % des votants participent à ces phases préliminaires. Dans l'Iowa en 2008, moins de 6 % des votants étaient représentés ;
- un filtrage des candidats potentiels dans les premiers États, laissant peu de chances aux candidats mal placés dans les autres États qui organisent des élections des délégués plus tard (jusqu'en juin) : en effet, les candidats ayant reçu peu de support dans les premières pré-sélections abandonnent généralement la course à la présidentielle assez rapidement ;
- la période longue durant laquelle se font les pré-sélections : les représentants des conventions choisis plus tard n'ont pas été choisis dans les mêmes conditions que les premiers sélectionnés.
Si une minorité d’États organise des caucus, la majorité organise des primaires où les membres des partis élisent leur délégué à la convention nationale. Dans ce cadre, chaque État a sa propre procédure de sélection des candidats à la convention nationale et organise son élection à une date différente.
The Caucus-Race, décrite en 1885 par Lewis Carroll dans Alice au Pays des Merveilles était déjà symptomatique du désordre généré par les caucus : organisée par un dodo, sans organisation aucune, chaque animal remporte finalement un prix. Les mauvaises langues disent que Lewis Carroll, lors de l'écriture de ce passage, voulait dénoncer le manque de clarté des systèmes d'organisation politique prévalant dans les pays du Commonwealth.
« Election day » : le vote populaire
C'est le moment où tous les électeurs américains sont appelés à se prononcer directement pour leur candidat préféré. Celui qui gagne, dans chaque État, à la majorité relative, remporte la totalité des grands électeurs de cet État. Il nomme ensuite son vice-président. L'enjeu est donc de taille pour les États les plus peuplés, qui comptent le plus de grands électeurs : la Californie (54), l'État de New-York (33), le Texas (32), la Floride (25).
L'élection par les grands électeurs
Le président et son vice-président sont finalement élus par le collège électoral, résultat du vote populaire. Les 538 grands électeurs votent pour le candidat qu'ils se sont engagés à soutenir, et qui doit obtenir la majorité absolue. L'investiture du nouveau président a lieu un mois plus tard, en janvier.